AUX ORIGINES DE LA MUSIQUE
Communiquer ici, là-bas et au-delà
· Cordophones : Se dit des instruments à cordes.
· Aérophones : Instrument de musique dont le son est produit par le souffle (humain ou non).
· Membranophones : Instrument de musique qui produit des sons principalement au moyen d’une membrane tendue qui vibre.
· Idiophones est un instrument de musique de la famille des percussions dont le son est produit par le matériau de l'instrument lui-même, lors d'un impact produit soit par un accessoire extérieur (comme une baguette), soit par une autre partie de l'instrument (comme des graines sur un filet qui l'entoure).
Les idiophones sont probablement plus anciens que les membranophones en raison de la simplicité de leur conception. Ils forment certainement la famille instrumentale la plus représentée et la plus jouée dans le monde.
Cette famille rassemble les instruments qui ne sont ni à cordes (cordophones), ni à membrane (membranophones), ni à vent (aérophones). Les matières — végétales, animales ou minérales, comme le bois, le bambou, la corne, le verre, le métal, la pierre ou encore le plastique — sont utilisées pour leur son propre. Le terme idiophone vient du grec idios, « soi-même ». Nombre de ces instruments présentent une structure simple, et c’est la totalité de l’instrument même (idio-) qui vibre, qui produit le son (phone).
· Aérophones : Instrument de musique dont le son est produit par le souffle (humain ou non).
· Membranophones : Instrument de musique qui produit des sons principalement au moyen d’une membrane tendue qui vibre.
· Idiophones est un instrument de musique de la famille des percussions dont le son est produit par le matériau de l'instrument lui-même, lors d'un impact produit soit par un accessoire extérieur (comme une baguette), soit par une autre partie de l'instrument (comme des graines sur un filet qui l'entoure).
Les idiophones sont probablement plus anciens que les membranophones en raison de la simplicité de leur conception. Ils forment certainement la famille instrumentale la plus représentée et la plus jouée dans le monde.
Cette famille rassemble les instruments qui ne sont ni à cordes (cordophones), ni à membrane (membranophones), ni à vent (aérophones). Les matières — végétales, animales ou minérales, comme le bois, le bambou, la corne, le verre, le métal, la pierre ou encore le plastique — sont utilisées pour leur son propre. Le terme idiophone vient du grec idios, « soi-même ». Nombre de ces instruments présentent une structure simple, et c’est la totalité de l’instrument même (idio-) qui vibre, qui produit le son (phone).
Communiquer ici, c’est maintenir ou rétablir l'harmonie au sein du groupe, stimuler le travail, éduquer les enfants ou guider les animaux est source de communication, une communication qui prend vie dans des espaces physiques restreints tels l’enceinte de la propriété familiale, les lieux de vie, de travail, de fête et de cérémonies.
Communiquer là-bas, c’est s'affranchir des distances. Pour cela l’Homme a développé des formes vocales particulières, créé de puissants outils sonores ou encore organisé un acheminement stratégique de sa communication.
Communiquer au-delà, ou plus exactement avec l'au-delà, c’est établir le lien avec le monde de l’invisible. Il est ici question de communication avec les entités spirituelles et les mânes. Les contours de cet espace sont physiquement indéfinis puisque certaines entités habitent, selon les croyances, des lieux inconnus de l’univers.
AFRIQUE – Communiquer ici
Annonce événementielle Stimulation, Séduction des riches et des puissants Regroupement des chasseurs Passe-temps, Jeu Education, Education des nourrissons Education musicale, Education des enfants AFRIQUE – Communiquer là-bas Mobilisation des guerriers AFRIQUE – Communiquer au-delà Invocation des esprits Interrogatoire de l’âme, Eveil des esprits, thérapeutique Eveil des esprits, oracle, Eveil des esprits, divination |
ASIE – Communiquer ici
Cour d’amour Convivialité ASIE – Communiquer là-bas Appel du mari, Rassemblement des croyants Communication animalière Communication avec les animaux ASIE – Communiquer au-delà Communication avec les mânes Communication avec les esprits Eveil des divinités, prières Offrandes sonores aux esprits Louanges, prières Hommage au défunt |
Les Cordophones
Luth monocorde Cithare monocorde Arc à bouche Harpe arquée Harpe-Luth |
Les Aérophones :
La corne La flute Sifflet Trompe Orgue a bouche Conque marine Feuille Didjeridoo |
Les membranophones
Tambour djembé Tambour parleur |
Les idiophones:
Timbale La cloche de buffle Tambour d’eau Xylophone sur fosse ou Balafon Clochette Hochet Guimbarde Gongs Cymbales Tambour de bois Tambour a friction |
La voix
Cris des vachers Jeu chanté Chantefable Berceuses Prières bouddhiques Chants louanges |
AFRIQUE – COMMUNIQUER ICI
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ASIE – COMMUNIQUER LA-BAS
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Chant et lithophone raclé (meule dormante)
Dans l’espace de la meule, ouvert sur l’extérieur, la femme lobi exprime librement ses sentiments à travers des chansons de répertoire ou des chants exutoires improvisés dénonçant les calomnies de son mari, de sa famille ou du voisinage... Tambour d'eau Pour rythmer le pilonnage des noix de karité et se stimuler, l’une d’entre elles, que l’âge ou l’état de santé incline au ménagement, frappe un tambour d’eau en calebasse. Cris de vacher Les conducteurs de troupeaux ont développé des langages personnalisés pour communiquer avec le bétail. Luth monocorde Tandis que paît le troupeau, les gardiens mettent parfois à profit les instants de répit pour s’adonner à une pratique instrumentale, celle du luth. Cithare monocorde solo / duo Le jeu constitue un facteur de socialisation de première importance. Il peut être proprement ludique, éducatif ou lié aux rituels de séduction. Certains jeux font appel à des instruments sonores, des chants ou des frappements corporels, situés au cœur même du divertissement, comme cet arc à résonateur, ou bien utilisés comme accompagnement. Chant et frappements de mains (soko) Ce jeu féminin est plébiscité pour les sensations physiques qu’il procure, pour son caractère convivial et peut-être aussi pour la confiance ainsi mise à l’épreuve. Un rôle qui se prolonge par le caractère éducatif des chants évoquant le mariage, la morale ou l’allégeance du peuple gan à son roi. Arc à bouche L’arc à bouche, un instrument à la sonorité fluette, contribue à entretenir une certaine intimité avec l’entourage qui doit se rapprocher du centre de l’émission sonore pour percevoir le propos dissimulé derrière les mots que le musicien se contente de vocaliser. Berceuse Pour apaiser les enfants et faciliter leur endormissement, les femmes puisent dans le vaste répertoire des berceuses aux origines séculaires. Tambour à friction Les Gan en possèdent un tout à fait original, qui consiste à imiter le rugissement du lion à l’aide d’une calebasse extirpée pour l’heure de la cuisine, d’une cuillère servant ordinairement à mélanger la bouillie de mil et d’un peu de cendre de bois afin de faciliter la friction. Chantefable Avant que l’école ne se substitue à tout autre forme d’éducation, proverbes et devinettes avaient pour rôle d’aiguiser le discernement et de développer la mémoire, les contes visaient à enseigner les bonnes mœurs et à mettre en garde contre les travers de l’homme. Harpe arquée De rares musiciens de tradition orale savent composer des musiques et créer des chansons pour éveiller les consciences. Akouna Farma, un musicien de l’ethnie gan, a dédié sa vie à la création et à l’interprétation de thèmes mettant en garde la jeunesse contre les méfaits du SIDA ou contre le mirage de cet argent facile que tant ont espéré gagner en s’expatriant. Xylophone sur fosse La pratique des instruments musicaux et l’apprentissage des répertoires s’effectuent majoritairement par imprégnation lors des rituels et des fêtes. Toutefois, les instruments complexes s’étudient auprès de musiciens confirmés au cours de séances dédiées. Seuls ceux qui ont atteint un certain niveau et fait preuve d’une pratique avérée sont reconnus comme musiciens. Harpe-luth, racleur La séduction les riches, les puissants ou tout simplement des hommes valeureux procure, à ceux qui s’y adonnent, des sources de revenus qui peuvent être considérables si le louangé est généreux et le louangeur talentueux. C’est le rôle des griots dans les sociétés mandingues. Sifflet Au cours des chasses, le sifflet de bois, tenu pour magique, sert au chasseur à communiquer avec ses semblables, à annoncer la mort d’un animal, l’accomplissement d’un rituel, à se diriger ou à demander de l’aide. Fusil Lorsqu’il s’agit de regrouper les retardataires, qui peuvent se trouver à plusieurs kilomètres de là, on n’hésite pas à faire parler la poudre ! Trompe embouchure latérale, sifflet Il y a quelques décennies encore, pour la plupart des peuples vivant dans le sud-ouest du Burkina Faso, un meurtre devait faire l’objet d’une vengeance organisée par la famille et les alliés de clan de la victime. On mobilisait alors les guerriers à l’aide de trompes en corne d’antilope et de sifflets de bois sur lesquels on transposait des messages d’encouragement. Chant louanges Lors des funérailles, il est de coutume de chanter les louanges du défunt. Mais il arrive parfois que soient aussi rappelées ses mauvaises actions, une manière de maintenir l’équilibre social dans le monde des vivants, chacun redoutant de voir sa réputation salie avant le grand départ vers le pays des ancêtres. Xylophone - Tambour - Outil métallique percuté Au cours des funérailles, les véritables maîtres de la communication sont le balafon et le tambour, deux instruments sacrés dotés de la parole, qui communiquent à la fois avec le monde des vivants et celui des morts. Vingt-quatre heures durant, ils égrainent un savoir transmis par la tradition, animent et rythment la danse, véritable exutoire de la douleur. Voix (interrogation du cadavre) Avant de mettre fin aux cérémonies funèbres, diverses personnalités du village et de la famille viennent tour à tour faire ce qu’il est convenu d’appeler “l’interrogatoire du cadavre”. Les réponses aux questions sont signifiées par les mouvements latéraux et les déplacements du brancard contenant des effets ayant appartenus au trépassé. Clochette de divination Pour déterminer la cause d’une maladie ou d’un problème, on fait appel au devin. En Afrique occidentale, la clochette de fer est l’instrument le plus fréquemment utilisé pour éveiller les entités spirituelles. Une fois la connexion établie entre ici-bas et au-delà, ce sont les esprits eux-mêmes qui animent le devin. Clochette de thérapeuthique Après avoir interpellé ses entités spirituelles à l’aide d’une clochette, un guérisseur traditionnel l’utilise pour canaliser les forces bénéfiques des esprits sur le malade et déterminer l’emplacement des objets cachés dans son corps, matérialisations de sorts qui lui ont été jetés. Ce n’est qu’après l’extraction de ces objets que le malade recouvrera la santé. Hochet en calebasse Les Gan se servent de hochets en calebasse pour éveiller et consulter les génies. Le secouement répétitif de l’instrument auquel viennent s’ajouter les chants, inspirés par l’au-delà, conduisent rapidement le devin dans un état de transe de possession. |
Conque, tambour tonneau, gong
Cette procession, qui se rend au temple dédié à l’un des héros légendaire du Vietnam, informe les villageois du commencement des festivités à grand renfort de conques, de tambours et de gongs. Xylophone Une femme appelle son mari, lequel n’a aucune difficulté à déterminer la provenance du message, à reconnaître la mélodie et à en déduire la raison de son appel. Cloche de buffle Les vachers munissent leurs buffles de cloches de bois ou de bambou afin de les localiser et de les identifier à distance. Feuille Les Hmong, qui vivent en altitude, se servent de feuilles fraîches pour communiquer entre des points éloignés. Tambour tonneau et cymbales, cloche bronze à battant externe Au Laos, dans les pagodes bouddhiques, les moyens de communication distante sont adaptés à chaque besoin. Un puissant tambour et des cymbales invitent les croyants vivant à l’extérieur du temple, une modeste cloche de bronze convie les moines de l’intérieur. Le nombre de frappes ou leur rythme permettent de qualifier l’événement. Prières bouddhiques, chant pagode - (Laos - Lao) Prières et louanges sont le dénominateur commun de toutes les religions. Par ce moyen, les croyants cherchent à s’attirer les grâces des entités spirituelles et à les remercier pour l’exaucement de leurs requêtes. Par-delà le seul contenu sémantique, les grandes religions ont indéniablement recherché à édifier une communication esthétique qui vise à charmer les divinités. Chant, tambour de bois et cloche de bronze à battant externe Dans les pagodes bouddhiques, les tambours de bois sont destinés à rythmer la scansion des prières, les cloches de bronzes à saluer les entités spirituelles et à éveiller leur attention lors d’offrandes ou de prières. Guimbarde en bambou La guimbarde, un instrument aux dimensions pour le moins modestes, est bien connue en tant qu’instrument de cour d’amour, mais elle l’est en revanche beaucoup moins comme outil de communication avec les entités spirituelles. Gongs Le savoir et le pouvoir des esprits, mis à la disposition des hommes, peuvent être récompensés avant, pendant ou après une requête. Si les entités spirituelles aiment les biens matériels tels le sang, les nourritures ou les fleurs, elles apprécient également les offrandes sonores et les danses. Orgue à bouche Les Hmong narrent, sur un orgue à bouche, des textes rituels sur la base d’un système polyphonique complexe calqué sur les tonalités du langage courant. |
CONCLUSION
Malgré la multiplicité et l’originalité de tous ces savoir-faire techniques, le chemin semble encore long, qui conduira l’humanité à communiquer dans une quatrième dimension, une dimension essentielle à sa survie, la communication “au-delà des égoïsmes individuels et collectifs”.
Malgré la multiplicité et l’originalité de tous ces savoir-faire techniques, le chemin semble encore long, qui conduira l’humanité à communiquer dans une quatrième dimension, une dimension essentielle à sa survie, la communication “au-delà des égoïsmes individuels et collectifs”.
L’AUTEUR - REALISATEUR
Né en 1959, Patrick Kersalé est ethnomusicologue autodidacte. Au cours des deux dernières décennies, il a œuvré dans une quarantaine de pays d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie pour photographier, enregistrer, filmer les musiciens traditionnels et étudier leur musique. Musicien, ethnomusicologue, conférencier, pédagogue, il est l’auteur de 160 publications (disques, livres, DVD, films, outils pédagogiques) consacrés aux musiques traditionnelles. Il est directeur de la collection de CD Peoples, de la collection de livres-disque Parole d’Ancêtre consacrée aux traditions orales parlées, des collections de DVD Ethnys, Thèm’Axe et Eclectic consacrées aux musiques traditionnelles.
Co-fondateur du Musée de la Musique d’Hier et d’Aujourd’hui à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), il déploie toute son énergie pour sauvegarder, préserver et faire connaître ces musiques en voie de disparition.
Membre de la société des Explorateurs Français.
Tous les projets audios, vidéos et photographiques ont été réalisés sans aucune subvention.
Né en 1959, Patrick Kersalé est ethnomusicologue autodidacte. Au cours des deux dernières décennies, il a œuvré dans une quarantaine de pays d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie pour photographier, enregistrer, filmer les musiciens traditionnels et étudier leur musique. Musicien, ethnomusicologue, conférencier, pédagogue, il est l’auteur de 160 publications (disques, livres, DVD, films, outils pédagogiques) consacrés aux musiques traditionnelles. Il est directeur de la collection de CD Peoples, de la collection de livres-disque Parole d’Ancêtre consacrée aux traditions orales parlées, des collections de DVD Ethnys, Thèm’Axe et Eclectic consacrées aux musiques traditionnelles.
Co-fondateur du Musée de la Musique d’Hier et d’Aujourd’hui à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), il déploie toute son énergie pour sauvegarder, préserver et faire connaître ces musiques en voie de disparition.
Membre de la société des Explorateurs Français.
Tous les projets audios, vidéos et photographiques ont été réalisés sans aucune subvention.
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